mardi 19 novembre 2013

Derrière la haine de Barbara Abel

342 pages
14 mars 2013
Pocket


D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain, de l'autre il y a Laetitia et David. Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d'avoir chacun un petit garçon du même âge. Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux. Jusqu'au drame. Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine... 


Le résumé sur la quatrième de couverture me promettait une excellente lecture. Une histoire de couples avec des enfants, un drame et tout bascule, ça avait l’air très intéressant et peut-être même palpitant. Car il faut noter que le roman est classé dans la catégorie des thrillers. Alors hop hop hop, je me suis lancée, vorace que j’étais, dans ma lecture.

Comme je l’ai beaucoup lu, on n’arrive pas à le poser, on veut mettre le moins de temps possible pour le lire. On a toujours envie d’en savoir plus, et c’est ce qui m’a poussée à le lire en à peine 2 jours. Mais à la différence des autres, ce n’était pas parce que j’étais happée, parce que j’adorais l’histoire, mais plutôt parce que je voulais que l’auteure me prouve que j’avais tort dans mes réflexions. J’espérais vraiment trouver quelque chose de bluffant pour revoir entièrement mon jugement sur tout ce que je lisais au fur et à mesure. Mais rien n’a été suffisant. J’ai refermé ce livre avec une profonde frustration.

Pourtant, il y a une excellente entrée en matière. J’ai vraiment adhéré aux prémices de cette relation entre voisins, même si j’ai trouvé le tout un peu longuet. Les relations, les sentiments, tout est raconté avec justesse. Là où j’ai commencé à déchanter, c’est quand le drame arrive.

Attention, là je vais spoiler l’histoire. Si vous ne voulez pas savoir ce qui se passe dans ce roman, ne lisez pas la suite.
Le petit Maxime tombe de la fenêtre, et là je me suis dit « non mais c’est pas croyable, il devait vraiment être malade pour ne pas avoir la présence d’esprit d’éviter de faire un truc pareil ». Et puis, réaction de la mère, elle reporte tout sur le dos de son amie voisine qui avait vu, et qui aurait pu faire quelque chose, surtout « s’ils avaient fait le passage dans la haie ». La mère dans cet état-là, ça peut se comprendre. Mais bon, elle a sa part de culpabilité dans cette histoire… Et déjà à ce moment-là une idée de dénouement s’est profilée, mais je l’ai mise de côté.  Puis vient le passage où, après les funérailles (moment que j’ai adoré), les parents viennent s’excuser auprès de leurs amis. Et là, de suite, ça sentait le roussi. A partir de là j’ai trouvé que toute l’intrigue était téléphonée. De suite, je me suis dit : « tu vas voir qu’en fait ils ont ruminé leur vengeance car je n’y crois pas une seule seconde à leur revirement de comportement, même si dans la vraie vie ça serait normal. Selon moi, ils vont tuer Ernest et les parents du petit Milo, car on sait très bien que si les parents d’un enfant meurent, c’est le parrain ou la marraine qui en a la garde. Il fallait donc que le parrain disparaisse aussi. Et pourquoi insister au début sur le passage du baptême, sur une Tiphaine très réticente à devenir marraine et devoir se faire baptiser. » Pour moi, tout est devenu logique en un claquement de doigts. Et tout le long de l’histoire, j’ai espéré me tromper. Quand Ernest est retrouvé mort, je me suis dit « Bingo, tu avais raison ». Et puis, les parents restaient en vie… Les pages défilaient sans qu’il ne leur arrive quoi que ce soit. Alors je me suis dit « Ouf, je me suis trompée, l’auteure a été plus inventive que je ne le croyais. » Et les dernières pages m’ont… tellement déçue… même si le fait que ce soit le Mal qui triomphe soit vraiment un pur régal, le fait que ma première impression soit la bonne est tellement frustrant !

Dans un thriller, je suis toujours tenue en haleine car je ne sais jamais qui a fait telle chose, je n’arrive jamais à comprendre d’emblée le déroulement ni le dénouement de l’histoire. Mais ici, je me suis fait un bout de scénario dans la tête qui s’est avéré exact. Et c’est vraiment énervant.

Ce qui pourrait sauver un peu mon avis serait le passage des funérailles de Maxime que j’ai trouvé très émouvant (ça m’a déchiré le cœur) et la fin diabolique. Mais le reste… C’est longuet par endroit, les mises en situation sont faites parfois de façon mignonnette, assez légères pour que l’on s’identifie très bien à l’un des personnages. Mais je ne trouve pas que cela soit un thriller… Il y a un peu de suspense mais c’est tout. Dans le genre j’ai lu nettement mieux !

Il y a aussi un passage que je ne comprends pas trop dans l’histoire : pourquoi parler de la mort de Stéphane le médecin généraliste ? Pour montrer que Tiphaine est diabolique ? Qu’elle met la pression sur son mari et qu’il se sent obligé de lui obéir et mettre à bien leur plan final ? Sinon, je ne vois pas à quoi cela a servi…

Derrière la haine est un roman qui se lit très bien, très vite, qui nous prend le cœur pour nous le tordre à certains moments, mais il ne faut pas trop chercher le comment du pourquoi, sinon on risque d’être vite déçu ! Comme moi quoi…


Ce livre fait l'objet d'un challenge organisé avec ma partenaire de blog Anne Sophie.



4 commentaires:

  1. Moi il m'a retourné, je m'y attendais pas du tout, j'ai eu froid dans le dos à la fin. Et y a une suite, je veux savoir ce que devient Milo *o*

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  2. Moi, je l'ai vraiment appreciè à tel point que j'ai enchainé avec la suite que j'ai trouver tout aussi bien! Kynicky

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  3. Alors pour ma part je ne me suis doutée de rien du tout ! Enfin pas de cette fin et je me suis bien trompée.

    Je me suis aussi posée la question concernant l'épisode avec Stéphane Legendre et j'en suis venue à la conclusion que ça mettait certainement en avant le fait qu'elle était plus forte et manipulatrice que ce que son mari le pensait... et nous avec !

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