mercredi 26 février 2014

Zazie dans le métro de Raymond Queneau

181 pages
1er trimestre 1970
Le Livre de Poche


- Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t'y conduirai.

- Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m'intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con.

- Qu'est-ce qui t'intéresse alors ?
Zazie répond pas.
- Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu'est-ce qui t'intéresse ?
- Le métro. 



Je suis assez abasourdie par ce que j’ai lu… Je faisais une très drôle et belle rencontre, celle de Zazie. Le premier tiers envisageait une sacrée histoire et de la folie pure. La langue française est triturée dans tous les sens, et j’ai souri ou ri en comprenant le sens réel de certains mots « revisités ». Mais j’ai finalement vite déchanté. La vitesse avec laquelle les choses s’installent au début est en réalité tout ce qui va se passer. Le reste stagne, ce sont des dialogues trop vite enchaînés, avec le jargon à déchiffrer sans cesse. L’affluence de (trop de) protagonistes est là, et j’ai fini par en perdre le fil.

Passé le premier tiers, tout le reste ne fut que déception. Bien que le style d’écriture soit rare et ajoute une bonne touche d’humour, quelque peu grossier certes mais pas forcément choquant, le reste est un enchaînement de… pas grand-chose. Moi qui voulais le lire depuis une dizaine d’années, j’en ressors avec aucun sentiment positif.

Zazie ? Oui on parle d’elle, mais elle est le centre de l’histoire principalement au début. Après… elle devient trop secondaire et c’est assez étonnant. On va dire qu’elle rassemble tous les personnages. Tout se brode autour d’elle. Mais elle n’est pas le personnage le plus représentatif du roman. D’ailleurs, il n’y en a aucun.

Le métro ? En grève tout le long du roman, il ne fait quasi jamais apparition dans le texte. Au début, à la fin, et voilà.

Zazie dans le métro ? Oui, on peut dire aux premières pages du livre et aux toutes dernières, mais je ne vois pas du tout en quoi le titre peut être un tantinet représentatif de l’histoire. Je m’attendais vraiment à tout autre chose.

Et les quelques dernières pages… Un dénouement pas convaincant du tout. Je suis totalement passée à côté de cette lecture…


Ce livre fait l'objet d'une lecture commune avec ma partenaire de blog.
L'avis d'Anne Sophie se trouve ici => Zazie dans le métro




vendredi 21 février 2014

Interview de Joy Sorman

Il y a un mois de cela, je vous ai fait part de mon avis sur le roman fraîchement édité chez Folio Comme une Bête, précédemment sorti chez Gallimard en 2012.

Pour retrouver mon avis, cliquez ici.


Et donc, vous le savez, ou vous l'avez lu à l'instant, c'est un roman vraiment hors du commun et qui, de ce fait, m'a totalement conquise et fut mon premier coup de cœur de l'année.

Les Editions Folio m'ont proposé de me rapprocher de cette auteure, qui m'a réellement intriguée, suite à ma belle découverte. Et je leur en remercie.



  Ma Petite Interview  



Kreen : L’univers de la boucherie est tout de même atypique. Pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette envie de raconter ce métier ? Comment cette idée a germé dans votre esprit ?
Joy Sorman : Mon idée première était d’écrire un livre sur un monde professionnel artisanal – ses rites, ses codes, son langage, son esthétique -, et la boucherie s’est imposée à moi comme une activité éminemment inspirante : quoi de plus romanesque qu’un personnage de boucher avec son tablier ensanglanté, son grand couteau et ses impressionnantes mains qui découpent la chair ?
-       K   Combien de temps avez-vous mis pour rassembler toutes les idées et aboutir à ce que le lecteur peut lire ?
JS : Le travail de documentation et de recherche a duré environ 6 mois, et l’écriture proprement dite un an.
K : Connaissiez-vous déjà un peu ce domaine ou vous en êtes-vous totalement remise à Patrice David * ?
JS : Je ne connaissais pas du tout ce monde, à part ce que je pouvais en apercevoir chez mon boucher de quartier. C’est Patrice David qui m’a montré les choses de près, et j’ai également rencontré des apprentis de l’école de boucherie, puis je me suis beaucoup documenté par moi-même, en lisant, en voyant des films.
K : Avez-vous envie de retenter l’expérience avec un autre domaine totalement à part ? Quelles seraient vos idées ?
JS : Il se peut qu’un jour je fasse un autre livre sur un monde professionnel. C’est un projet qui me passionnera toujours : aller à la rencontre de territoires, de métiers, de travailleurs. Mais rien de précis en tête pour l’instant. Et il faut veiller à ne pas se répéter ! 
K : Quels sont vos projets pour 2014 ?
JS : Un projet de livre sur les animaux à nouveau, mais cette fois-ci du côté des bêtes sauvages, du côté des zoos et des cirques.

(* Patrice David est boucher à Vanves. Il est cité dans les remerciements de l'auteure.) 


  Je remercie beaucoup Joy Sorman pour sa gentillesse et sa disponibilité.  


Le Tombeau du Phénix de François-Xavier Cerniac

384 pages
15 novembre 2012
Pocket



Paris, décembre 2008, une explosion spectaculaire vient d'avoir lieu à l'hôpital de la Pitié Salpétrière. Le Phénix, tueur en série, vient de s'échapper. Quelques heures plus tard le Petit Musée Dali vole en éclat faisant une victime, Denis Carpanon. Déjà d'autres meurtres s enchaînent et résonnent comme une sombre vengeance du Phénix. L'enquête du Commandant Pérez est rapidement menée et une chasse à l'homme s'engage alors... Persuadée que la police fait fausse route, l'épouse de la victime, Estelle Carpanon, va se battre pour faire éclater la vérité au grand jour. 

« L'univers des carrières et un tueur en fin de vie, qui s'évade pour assouvir sa vengeance. Un thriller original qui sort des sentiers battus. » L'avis de Didier van Cauwelaert, Président du Jury : « Machiavelique et lumineux ! Un vrai sang neuf dans la noirceur »



Le Tombeau du Phénix est une agréable découverte. Comme beaucoup, j’ai d’emblée pensé au phénomène répétitif des tueurs en série, mais je l’ai choisi entre autres pour ça, car c’est un thème que j’apprécie plutôt bien. Et je suis allée d’étonnements en étonnements. L’entrée en matière est très bien écrite, elle donne très envie d’en savoir plus. C’est déjà un pari gagné pour beaucoup de lecteurs dans ce cas, donner cette envie de toujours en savoir plus. Et, comme dans les romans de ce genre, il y a l’avancée, des personnes qui se dévoilent au fil des pages, des tueurs présumés, et l’on va de surprise en surprise.

J’ai trouvé ce roman très intéressant, très bien ficelé, avec des personnages tout à fait comme nous tous, ce qui peut les rendre vulnérable comme on a pu l’être. J’ai beaucoup aimé ce revirement de situation, et pour une des rares fois, je n’ai pas trop cherché qui était derrière tout ça. J’ai apprécié ce que je lisais.

Le tout petit bémol que je tiens tout de même à mentionner (pour avoir l’habitude en correction) est la longueur de certains paragraphes. Dans l’édition Pocket, on obtient une page, deux pages sans retour à la ligne. Et psychologiquement cela fait lourd à porter dans un récit. Une meilleure aération à certains moments aurait été bienvenue.

Mais à part ça, François-Xavier Cerniac a fait une belle incursion dans le monde du Polar. Je lui souhaite une belle réussite.

vendredi 14 février 2014

La Nostalgie Heureuse d'Amélie Nothomb

162 pages
21 août 2013
Albin Michel


"Tout ce que l’on aime devient une fiction. La première des miennes fut le Japon. A l’âge de cinq ans, quand on m’en arracha, je commençai à me le raconter. Très vite, les lacunes de mon récit me gênèrent. Que pouvais-je dire du pays que j’avais cru connaître et qui, au fil des années, s’éloignait de mon corps et de ma tête ? ".


Avec ce livre, on est loin des histoires folles ou des récits autobiographiques atypiques de l’auteure. Nous sommes ici lecteurs de son voyage, retour aux sources, au Japon. Amélie Nothomb nous livre toutes ses pensées face à l’enregistrement programmé par France 5 en 2012 pour l’émission intitulée Empreintes.

Alors certains en seront heureux, d’autres totalement déçus… Je me situe entre les deux. J’adore lire ses romans autobiographiques, mais cette fois, je trouve que son récit n’a rien d’exceptionnel. Elle raconte ses sentiments face à des retrouvailles, avec sa belle plume, son style d’écriture bien à elle, et cela s’arrête là. J’ai tout de même apprécié le lire. Découvrir les séquelles de Fukushima (moment tout de même très émouvant), les retrouvailles avec sa nourrice… J’avais vu quelques extraits de ce documentaire en 2013, mais j’aurais vraiment aimé pour le voir en entier, et surtout en parallèle avec La Nostalgie Heureuse, car il y aurait l’apparence et la réalité réunis.

Il y a de petits clins d’œil à Ni d’Eve ni d’Adam, récit où elle parle de sa relation avec Rinri, qu’elle va aussi  retrouver durant ce séjour ; un petit retour sur les retombées de Stupeur et tremblements dans le pays… Petit livre agréable, mais pas inoubliable…

jeudi 6 février 2014

La Légion de la Colombe Noire T1 de Kami Garcia

360 pages
5 février 2014
Black Moon


"À la mort de sa mère, le monde de Kennedy vole en éclats. Mais elle ne se doute pas encore que ce drame est lié à des forces surnaturelles. Ce sont deux frères jumeaux, Jared et Lukas, qui le lui révèlent en la sauvant d’un dangereux esprit envoyé pour la tuer. Kennedy apprend aussi que si elle veut rester en vie, elle va devoir prendre la place de sa mère au sein de la Légion, une société secrète une société de chasseurs de fantômes dont les cinq membres ont été assassinés la même nuit, et dont les enfants sont simultanément devenus les héritiers. Avant cette fameuse nuit, Kennedy ne connaissait rien de la vie parallèle de sa mère. Ses nouveaux amis, Jared, Lukas, Alara et Priest, eux, ont été entraînés depuis leur enfance pour devenir à leur tour membres de la Légion. Mais de quoi a-t-elle hérité, à part du chagrin d’avoir perdu sa mère ? Tout ce que Kennedy sait, c’est qu’il y a un démon sur ses traces… "


Recevoir ce roman par surprise, voilà qui était risqué. Je n’avais pas particulièrement aimé 16 Lunes coécrit par Kami Garcia, alors j’avais peur de réitérer l’expérience. Au final, ce petit cadeau m’a fait revoir mon jugement sur l’auteure. Un grand merci donc aux Editions Black Moon pour m’avoir proposé de le chroniquer !

Avec ce tome 1, je suis entrée dans une saga que j’ai fortement envie de lire entièrement maintenant ! Dès le début, j’ai été prise dans cette histoire macabre. Il y a une excellente entrée en matière, et j’en ai été ravie ! J’ai trouvé par la suite tout ce que j’aimais. Le triangle amoureux était pauvre, et c’était tant mieux, car, dans les livres Young Adult, je sature très vite à ce niveau. Mais tout le reste est léger et envoûtant à la fois. On est entraîné dans un monde fantastique et terrifiant, et tout est question de maisons hantées, de fantômes… pour notre plus grand plaisir !

Pour ce qui est des personnages, j’ai bien aimé celui de Kennedy, mais surtout celui de Priest qui m’a impressionnée d’emblée. Il a un côté très attachant, beaucoup plus que tous les autres.

Même si c’est un roman qui explore les confins de l’obscur et de l’effroyable, il en reste tout de même accessible aux adolescents. Et cela peut diviser les lecteurs. Mais je le conseille à tous les amateurs de Young Adult ! Régalez-vous !