mercredi 11 février 2015

J'aimais mieux quand c'était toi de Véronique Olmi

134 pages
2 janvier 2015
Albin Michel



Une femme sur un banc de la gare de l'Est en pleine nuit revoit les dernières 24 heures qui l'ont amenée là. 

Nelly est comédienne de théâtre, sa journée est entièrement aimantée vers le rôle qu'elle joue en soirée : la Mère de Six personnages en quête d'auteur de Pirandello. Ce soir-là quand débute la représentation, elle reconnaît au cinquième rang l'homme qui l'a quittée quelques mois auparavant, qu'elle aime toujours, et dont elle a refoulé jusqu'au nom. Prise dans le vertige d'une passion qui la broie à nouveau, l'actrice en elle s'affaisse et ne peut plus jouer.



Je remercie beaucoup Babelio et les Editions Albin Michel de m'avoir confié cette lecture.

Après un début assez laborieux, je sors du récit mitigée mais pas totalement déçue.

J'ai en effet bien difficilement accroché à ce roman. Mais j'avais été prévenue, alors je ne m'attendais à rien de particulier. C'est le premier livre de Véronique Olmi que je lis. J'avoue qu'elle a une écriture propre à elle et c'est ce qui accroche d'emblée le lecteur. J'ai pourtant eu du mal à aller au bout de ma lecture. J'ai trouvé tout le passage (plus de la moitié du roman) précédant son moment fatidique sur scène très long. Je me suis beaucoup ennuyée car trop de ressentis sont décrits par rapport à un amour qui l'a écorchée très/trop profondément. Pourtant sa belle plume donne envie d'avancer. Mais les situations sont trop passives. Et à force de passivité, j'ai commencé à me lasser.

Nelly est comédienne et panse encore et toujours ses blessures amoureuses créées par un homme qu'elle ne peut plus nommer. Elle nous parle de lui, l'avant-après, de tout ce qu'elle a en elle, ce qu'elle a besoin de "vomir" pour essayer de se sentir mieux, au moins un peu. Puis vient la fameuse représentation théâtrale où elle LE voit dans le public. Elle en est tétanisée et... Il faudra lire J'aimais mieux quand c'était toi pour connaître l'issue de cette histoire d'amour qu'on l'a forcément connue un jour.

J'avoue que ce qui m'a le plus plu, c'est l'immersion dans le milieu théâtral. Véronique Olmi nous expose avec son excellente narration tout ce que le comédien peut ressentir face à un rôle à jouer et tout ce qui peut se passer autour de cette "fausse vie".


Roman pour passer un moment d'intimité avec l'auteure et se reconnaître en Nelly, qui se lira peut-être plus facilement pour certains. D'après les fans de Véronique Olmi, certains de ces précédents romans sont tout de même nettement plus aboutis. 


samedi 7 février 2015

Black coffee d'Agatha Christie

219 pages
1er septembre 1999
Le Livre de Poche


En cette belle matinée de 1934, Hercule Poirot, retiré des affaires, savoure son petit déjeuner dans son appartement de Mayfair... Mais, lorsque sir Claude Amory appelle au secours le détective, le chocolat crémeux et la brioche dorée ne sont plus qu'un lointain souvenir. Les recherches de ce célèbre savant atomiste suscitent bien des convoitises, y compris dans sa propre maisonnée... 
Première pièce de théâtre d'Agatha Christie, Black Coffee contient déjà les ingrédients qui feront le charme de ses Œuvres : manoir dans la campagne anglaise, savant en danger, huis clos oppressant et, surtout, détective aux moustaches inoubliables et aux petites cellules grises mythiques... 
Charles Osborne, biographe et fin connaisseur de la reine du crime, a su transposer Black Coffee de la scène au roman avec élégance et sans rien lui faire perdre de ses qualités essentielles : mystère, dynamisme et, bien sûr, un humour très british !

Ce livre n'est pas réellement écrit par Agatha Christie, car il a été adapté de la pièce de théâtre qu'elle avait créée. Mais cette transposition semble fortement réussie. Je me suis totalement sentie dans un roman de notre auteure fétiche. Le style est toujours là - Hercule Poirot est égal à lui-même -  les surprises, indices et revirements de situation aussi.

Même si ce n'est pas du grand Christie, il fait partie de son œuvre et le lire ne sera qu'un livre de plus à aimer. Je le conseille tout de même pour passer un moment d'enquête agréable.


Âmes perdues de Poppy Z. Brite

496 pages
5 octobre 2006
Folio 


À quinze ans, Nothing, adolescent rebelle et mal dans sa peau, s'enfuit de chez ses parents. Sa route croise celle des Lost Souls, créatures étranges, vêtues de noir, qui boivent une liqueur au goût de sang. Insatiables, sensuels, sauvages, ce sont des prédateurs sans loi qui n'obéissent qu'à leurs instincts. Avec Molochai, Twig et Zillah, Nothing part en quête d'amour, de sexe et de violence au son de longs riffs lancinants dans les boîtes punk de La Nouvelle-Orléans, et découvre la vérité sur ses origines...


Poppy Z. Brite nous entraîne dans un univers noir où les vampires profitent de leur immortalité pour s'adonner à toutes les perversions et braver tous les interdits de la société puritaine américaine.


Je ne crois pas avoir lu quelque chose d'aussi puissant que ce livre. Il m'a laissé une trace, une empreinte très forte dans mon esprit. J'avais découvert Poppy Z. Brite avec Petite cuisine du Diable car je savais que c'était gentillet par rapport au reste de son œuvre. Et je voulais démarrer doucement, à tâtons, de peur d'être trop choquée. Âmes perdues est vraiment un livre qui n'a aucun tabou, c'est extrêmement gore, mais écrit d'une façon qui reste généralement assez sensuelle, quoique certains passages sont tout de même bien crus, voire choquants.

J'ai lu quelques romans de vampires et aucun n'a su égaler celui-ci. C'est vraiment atypique et terriblement addictif. On voudrait se dire "c'est immonde, mais qu'est-ce que je perds comme temps à lire ça !" mais non, j'ai même eu des moments où j'ai "savouré" ma lecture des mots, comme si c'était à la fois indigeste et enivrant. C'est là que je trouve l'auteure vraiment très forte. Le monde dans lequel elle nous fait entrer est vraiment glauque et repoussant. Pourtant on fonce droit dedans, on se délecte, et on ne veut pas voir la fin venir.

Je le conseille fortement aux fans de livres de vampires (ou bit-lit), et j'aimerais connaître leurs avis par la suite !!!!!

Nothing, Zillah et d'autres sont des personnages vraiment très aboutis. J'en suis encore toute retournée. Petit coup de cœur avec Nothing tout de même. Ce jeune homme qui découvre qui il est réellement m'a très fortement touchée.


En bref : terrible, captivant, j'en redemande, je suis fan de Poppy, et Âmes perdues fait partie de ces livres que je relirai plusieurs fois car je sais que j'ai raté des choses et que je le savourerai tout aussi bien les fois suivantes.