mercredi 26 août 2015

En rage de toi d'Adeline Dias

188 pages
10 septembre 2012
Editions Valentina


Dans une rue proche de la Grande Place de Lille, un nouveau café vient d’ouvrir ses portes : le Marylin. Son gérant, Josselin, espère pouvoir y refaire sa vie tranquillement, essayant de mettre de côté un passé douloureux.
​Mais c’est sans compter sur un petit geste du destin. Elle est belle, brune et surtout pressée. Lui, il a juste eu le malheur de la bousculer dans la rue.
C’est leur première rencontre, mais pas la dernière… Juliette vient d’entrer dans la vie de Josselin.
​Ils ne le savent pas encore mais cette rencontre va bouleverser leur vie.



Je ne lis pas souvent de la romance car ce n'est pas du tout mon style, mais je me souviens quand ce livre est sorti : la couverture avait fait son effet ! Je l'avais trouvée magnifique, tellement douce et romantique... C'est le reflet du roman en lui-même. Les relations humaines - amicales ou amoureuses -  sont le fil conducteur de cette histoire.

Il ne faut jamais s'arrêter aux apparences, aux préjugés, et c'est principalement ce qu'Adeline Dias développe ici. Ces deux personnages principaux, Josselin et Juliette, ne réussissent pas à s'apprivoiser dès leur première rencontre. Au contraire ! Ils se haïssent bien avant de s'aimer. Les relations humaines peuvent être tumultueuses et ils se laissent tous les deux envahir par leurs sentiments. Mais les opposés s'attirent... Il va de soi que ces deux jeunes deviendront fous amoureux l'un de l'autre, mais découvrir le parcours jusqu'à ce moment est une histoire à savourer...

Adeline Dias m'a bien montré qu'elle avait un grand esprit d'analyse. Ses personnages ont du caractère, mais un caractère bien travaillé, et non survolé. Elle a su créer un environnement tout à fait réaliste, des mises en scènes simples de la vie quotidienne donnant de l'importance à la trame du récit.

J'avoue que Juliette est particulièrement ce que je nommerais "tête à claques" et Josselin est un peu trop taquin à mon goût. Mais je ne suis pas étonnée que ces deux personnes-là finissent par s'entendre aussi bien. Le titre "En rage de toi" sied parfaitement à toute l'histoire.

En bref, une très belle romance sans mièvrerie et qui plaira à plus d'une !


lundi 24 août 2015

Nostalgie, quand tu nous tues de Rodolphe Fontaine

230 pages
1er mai 2012
Les 2 encres


Lorsqu’un corps sans vie est retrouvé à Rouen, au pied du pont Flaubert, le commandant de police Marius Korda est persuadé d’une chose : il a déjà croisé la victime lorsqu’il était en compagnie de son meilleur ami, Hippolyte Delyon. Alors que l’enquête n’en est qu’à ses balbutiements, un nouveau meurtre est commis et les deux amis se rendent compte que le passé des victimes est lié au leur.

Peu à l’aise dans cette affaire, Marius n’hésite pas à mandater Hippolyte pour mener des investigations non officielles. Mais le résultat de ces dernières pose un véritable problème : celui par qui les crimes sont perpétrés semble être la première victime de cette série de meurtres…


Je suis agréablement surprise par la fluidité du texte. La narration est très bien construite, Les personnages sont suffisamment creusés pour qu'ils apportent de l'intérêt à l'intrigue. En ce qui me concerne, j'aime tout particulièrement les romans qui ne font pas 300-400 pages, j'ai tendance à me perdre dedans et je finis tôt ou tard par survoler des passages de descriptions. Avec Nostalgie, quand tu nous tues, je n'ai pas eu ce problème. L'intérêt ne faillit pas, chaque chapitre montre qu'il est important pour la suite, et l'on comprend rapidement que l'on ne va pas se perdre dans le passé des protagonistes. Il y est décrit juste ce qu'il faut. Et cela me convient très bien. Rodolphe va à l'essentiel, avec 2 hommes au caractère bien travaillé, et d'autres personnages qui s'ajoutent au fil de l'intrigue et qui apportent de l'eau au moulin.

Sous fond d'un pseudo copainsdavant.com, une personne tue des anciens camarades de lycée. L'auteur a très bien su garder le mystère jusqu'au bout et j'avais pensé à une autre personne que le meurtrier annoncé. Je n'ai trouvé aucune incohérence (et quand un livre est court, je fais très attention à ça ; quand un livre est gros, l'auteur peut plus facilement noyer le poisson). C'est un livre qui, dans son ensemble, m'a beaucoup plu. Bonne longueur, j'étais totalement happée.

Dernière petite chose : le titre est sacrément bien trouvé et rien que pour ce choix j'avais envie de savoir ce qu'il y avait derrière cette fameuse "Nostalgie" !


jeudi 20 août 2015

Journal d'Hirondelle d'Amélie Nothomb

91 pages
21 mai 2008
Le Livre de Poche


"C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangés par un fou."

Personnage nothombien par excellence, le héros, solitaire, misanthrope, détaché de toute réalité contingente, coincé dans sa propre logique, amputé des perceptions ordinaires, agissant au-delà du bien et du mal, découvre justement qu'il y a un au-delà et qu'il se nomme amour. 


Enfin j'ai lu un livre de mademoiselle Nothomb qui m'a captivée de la première à la dernière ligne ! Ces dernières années, j'appréciais plus ou moins ce que je lisais d'elle, mais j'étais passée à côté de Journal d'Hirondelle. Quelle histoire ! Elle est simple mais analysée dans les tréfonds de l'humain inhumain nommé Urbain.

Le narrateur est en proie à un ennui qui le ronge jusqu'à l'os. Il n'éprouve plus aucun sentiment, quel qu'il soit. Il rencontre un russe lui proposant de devenir tireur à gages. Découvrir cette adrénaline lui vaudra un plaisir au-delà de tout soupçon, jusqu'à sa rencontre avec celle qu'il nommera Hirondelle.

Amélie Nothomb réussit une très belle analyse de l'humain confronté à l'envie d'explorer et de comprendre ses pulsions, ses contradictions. Elle utilise sa plus belle plume pour nous envahir de cet homme qui se fait appeler Urbain. Je trouve que Journal d'Hirondelle est digne de tous ses livres "à part". Il y a juste ce qu'il faut pour être captivé. Aucune longueur. Bien entendu, faisant moins de 100 pages, il est clair que l'on va à l'essentiel. Mais elle réussit à créer une histoire vraiment prenante avec cet homme quelque part pitoyable. Et pourtant, on espère qu'elle lui offrira une fin heureuse, et qu'elle donnera réponse aux questions que l'on se pose avec Urbain.

Style impeccable, narration piquante et fort bien ciselée, c'est un excellent Nothomb !!!

mercredi 19 août 2015

Popcorn Melody d'Emilie de Turckheim

200 pages
20 août 2015
Héloïse d'Ormesson


" Dans la vie, un certain niveau de manque est une bénédiction. " Tom Elliott, la trentaine, est propriétaire de la dernière supérette de Shellawick, un bled paumé du Midwest, frappé par l'alcoolisme et le chômage, situé au milieu d'un désert de cailloux noirs infesté de mouches. 50% des habitants de Shellawick se tuent à la tâche dans l'usine de popcorn du groupe Buffalos Rocks, magnat industriel qui domine toute la région. Depuis des années, la bourgade se meurt et les commerces de Shellawick ferment les uns après les autres. Mais le coup fatal est porté par l'ouverture d'un immense supermarché ultramoderne juste en face du commerce de Tom. La descente aux enfers commence... Derrière les personnages burlesques, l'improbable décor et ses deux magasins, symboles de deux rapports totalement opposés à la consommation, à la vie, au besoin et à la satiété Popcorn Melody jette un regard comique sur notre société capitaliste et pointe du doigt l'anéantissement de la culture et des populations amérindiennes. Avec son univers déjanté et sa plume ô combien ciselée, Émilie de Turckheim donne un coup de pied bien placé dans notre confortable fourmilière.


Cette histoire a un ton, un degré de dérision. C'est assez cocasse, et c'est ce qui fait son charme. Notre narrateur, Tom, est assez particulier. Il refuse de mettre la clé sous la porte de son supermarché alors qu'il ne cherche pas à rivaliser avec le nouveau magasin qui fait fureur en face de chez lui. Non seulement il ne le cherche pas, mais en plus il choisit précisément ce qu'il veut comme produits à vendre dans ses rayons. Autrement dit, presque rien ! Les habitués du commerce de Tom ont d'autant plus envie de déserter et arrêter de râler qu'ils n'hésitent pas à laisser tomber leur ami sans aucun scrupule à l'ouverture de ce magnifique endroit ou tout le monde trouvera son bonheur. Tom nous raconte ses souvenirs autour de cet achèvement, les histoires avec sa famille, ses connaissances, et c'est avec grand plaisir que j'ai découvert toutes ces petites anecdotes dotées d'un humour parfois simplement drôle, parfois noir.

Tom est vraiment un homme à part. Je l'aurais peut-être détesté dans la vie. Là on ne sait trop quoi penser de lui... En tout cas, Emilie de Turckheim a réussi un joli tableau avec la vie burlesque des habitants de Shellawick ! C'est un humour décalé et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. 

mercredi 12 août 2015

Sansonnets, un cygne à l'envers de Pierre Thiry

126 pages
25 février 2015
Books on Demand


Ces cent sonnets ont été écrits un peu n'importe quand, lorsque j'avais du temps : à l'arrêt d'autobus, sur le quai de la gare SNCF, dans un train, sur une terrasse de café, dans une salle d'attente, sur un coin de table durant un repas ennuyeux, dans ma cuisine, dans mon bureau, dans un magasin de chaussures, en attendant mon tour à La Poste, en discutant avec ma coiffeuse, en attendant un dessert au restaurant, en marchant en forêt, en essayant une nouvelle chemise, en lisant un livre, en marchant sous la pluie, en savourant un concert, en rêvant au sourire chaleureux de la meilleure des amies, en écoutant converser les sansonnets au-dessus de l'étang des cygnes...


Quelle belle surprise que ces sonnets ! Quel livre plein de fraîcheur, de dérision, de réalisme, d'optimisme ! Ce qui est intéressant, c'est que lorsqu'on a du mal à se concentrer sur un roman car on a des tas de choses à faire, on peut se pencher sur quelques sonnets puis retourner à ses occupations. Ce n'est peut-être pas purement poétique (là je ne saurai pas juger, je ne m'y connais pas assez), mais toutes ces lignes sont bourrées de qualités. Il y a énormément de recherche, et c'est un exercice que je ne pourrais jamais accomplir moi-même. On y retrouve différentes figures de style, là est le génie de l'auteur. Il s'est adonné à un exercice de réflexion et de contemplation tout en maniant les mots dans sa tête puis en les couchant sur le papier. 

J'admire vraiment Pierre Thiry, tout ce qu'il écrit est assez authentique et il y a toujours un vrai travail autour du thème de l'œuvre. Même si vous n'êtes pas adeptes de la poésie, ce petit livre ne vous fera que du bien !

Et qui dit Pierre Thiry, dit :
- Isidore Tiperanole et les trois lapins de Montceau-les-Mines (chronique à venir, lecture pour bientôt !)

Ainsi que le site de l'auteur :


 Merci beaucoup à Pierre Thiry de m'avoir permis de lire ce livre si particulier. Je le relirai souvent, quelques pages par-ci, quelques pages par-là, avec un grand plaisir.