mardi 29 décembre 2015

Creepy Christmas, rêves et cauchemars de Noël, anthologie, divers auteurs

218 pages
23 février 2015
Editions Otherlands


Treize auteurs vous présentent Noël tel qu'ils l'imaginent...



Le bon vieux bonhomme, tout de rouge vêtu, est toujours présent, accompagné de dizaines de paquets cadeaux...


Mais êtes-vous sûrs d'avoir été bien sages tout au long de l'année écoulée ? Méritez-vous vraiment les surprises qu'il vous réserve ? 

Après avoir lu ces quatorze nouvelles inédites, je ne suis pas certain que vous voudrez encore recevoir sa visite le 24 décembre prochain...



Je n'ai pas l'habitude de lire des histoires aussi macabres ! Mais quelle belle idée d'avoir tenté. Ici nous retrouvons treize histoires autour de Noël et nous entrons dans l'esprit morbide de chaque auteur pour en retirer... des choses pas très catholiques...


* Un cadeau démoniaque de Ruwan Aerts
Une excellente entrée en matière. Cette nouvelle m'a d'emblée fait penser à Hate List que j'ai lu cette année. Yohan, ado persécuté, décide de se venger de ses camarades et des professeurs. Mais une étrange voix se met à l'inciter dans ses choix... Cruel et vision plutôt horrible du monde proposé ici...

* Festin de Noël de François Cédelle
L'histoire était si inattendue que j'ai dû la lire deux fois et me rendre compte que j'avais mal compris la première fois. Du coup, la diablerie prend tout son sens. Un père et ses enfants peinent à trouver de quoi manger en ces temps... Jusqu'au festin. C'est bien trouvé, et bien écrit. Je ne pense pas avoir été la seule à l'avoir lu deux fois. Et généralement c'est bon signe.

* Xmas Park de Kate Dau
Cette nouvelle fait son effet, surtout pour les "fans" de clowns. Je n'ai pas eu peur car cela n'a pas de répercussion sur moi, mais je salue les descriptions et l'ambiance très bien amenée. On voit 2 couples évoluer dans un parc d'attractions désaffecté, leur idée pour fêter Noël. Sanglant et bien écrit. Bon petit final.

* Walter aime la neige ! de Patrick Godard
J'ai adoré cette histoire, c'est bien l'une de mes préférées ici. La plume de Patrick est douce et ciselée à la fois. On approche la douceur avec Walter et on sent la gnaque d'Ours. Du début à la fin, j'ai plongé dans ce petit bout de vie de Walter, ce personnage d'une tristesse...

* Renaissance de Maritza Jaillet
Cette nouvelle m'a fait froid dans le dos. C'est personnel car je faisais des rêves de ce style, en tout cas pour ce qui est de l'idée de départ... Le final, c'est autre chose ! Triste et sanglante histoire, la petite Rachel se retrouve face à quelque chose de démentiel. Très réussi.

* La visite de Sylvain Lamur
J'ai beaucoup aimé cette histoire. Elle est très étoffée, montre par quels sentiments passent les hommes, et le tout est écrit d'une façon accessible, fluide.
Quelques Sans Domicile Fixe se rassemblent pour la veillée de Noël et décident de se raconter des histoires... jusqu'à l'arrivée de Bonhomme John. Une des nouvelles les moins gore du recueil, mais c'est sûrement ce qui m'a plu. Tout dans la finesse.

* Le grand cru de Péléane Léana
J'ai dû relire cette nouvelle plusieurs fois car j'ai eu l'impression de ne pas tout comprendre ou de passer à côté de certaines choses, certains indices me permettant de comprendre l'histoire entière. Du coup, cela doit être avec cette nouvelle que j'ai eu le plus de mal à me transposer dans l'histoire. Elle est toutefois très travaillée, et je sais que je ne serai pas la seule à repartir en arrière, en avant à plusieurs reprises. L'auteure a bien réussi son coup ! L'histoire est tordue, très drôle, et bien saignante. Bel exercice ici ! Texte très réussi. Même s'il ne fait pas partie de mes préférés, je tire mon chapeau à Péléane.
Quant à une phrase pour résumer, ici je ne le ferai pas, je préfère ne rien révéler du tout pour que la surprise soit totale. Cela fera plus grand effet.

* Santa vs Ded Moroz : un conte de Noël de Loïc Lendemaine
J'ai beaucoup aimé la dérision de cette histoire, tout comme la fin. Ici on assiste à une lutte sans merci entre le père Noël et le père bienfaiteur russe. Il y a une belle imagination et cela m'a donné envie de connaître l'histoire de Ded Moroz. Merci à Loïc !

* Le banquet de Yule de Frédéric Livyns
Récit très efficace, sans fioriture. Un homme doit ramener les effets qu'il a cambriolés dans un village à un certain Jules, mais sa raison est malmenée par sa cupidité. C'est bien écrit. J'ai beaucoup aimé.

* Mely Klismas d'Emmanuel Delporte
J'ai trouvé ce récit jubilatoire. Et pourtant, le début ne me convainquait pas, surtout à cause du langage employé. Mais je savais très bien que ça se devait d'être comme cela, au vu du personnage principal. Passée outre ce détail, le fait que le texte dure plus de 30 pages est un pur régal car on a le temps de s'imprégner de tout. On assiste au récit dément d'un homme ayant enfreint des règles embringué dans une histoire incroyable où il devra faire son possible pour survivre. Gros gros coup de cœur. Et pourtant, c'est cruel de détails gore. Pas forcément facile à "avaler" quand on n'a pas l'habitude !

* Christmas Pudding de Marielle Ranzini Marquet
Le ton donné par le narrateur m'a un peu dérangée ici. Cela montre un côté détaché et un peu sarcastique, et j'ai eu du mal à apprécier. Hormis ceci, l'histoire est excellente et sanglante à souhait ! J'ai totalement adhéré à l'environnement que j'ai projeté dans le manoir de la série Charmed sans le vouloir. La cave y était parfaite ! Encore un récit cruel, sanglant et jouissif.

* Menu de Noël pour petites filles mortes de Dean Venetza
Encore une nouvelle pleine d'imagination. Notre narrateur, un horloger, gère les portes du Temps. Une petite Zia s'amuse à les passer, pour un jour chercher à punir le père Noël, car c'est un homme mauvais, et veut venger deux petites filles zombies de sa cruauté. J'ai trouvé les idées excellentes. Une autre histoire que j'ai beaucoup aimée.

* La bonne étoile de Béatrice Ruffié Lacas
La dernière nouvelle du recueil ne manque pas de cruauté ! Une maman a cherché un homme bien pour... elle ? sa fille ? autre chose ? L'histoire nous est dévoilée alors qu'elle et sa fille installent et décorent le sapin de Noël. Ici, il n'y a rien de sanglant, c'est un peu à part du recueil tout de même, mais le fond reste le même : la mort, le sang, la manipulation.

En résumé, j'ai passé d'excellentes heures grâce à tous ces petits bouts d'horreur. Certaines nouvelles se sont détachées des autres, mais cela est au goût de chacun. J'ai été ravie de voir la qualité des textes, même si l'on retrouve beaucoup de fautes de français. La maison d'édition n'ayant pas de correcteur attitré, il n'est pas évident pour les auteurs de réussir un sans-faute. Alors l'indulgence et l'abstraction doivent être de rigueur ici. J'ai donc jugé les treize histoires dans leurs fondements, leurs cohérences, leurs chutes, et j'avoue que le tout est un excellent travail. Au-delà de mes espérances. Bravo à tous.

lundi 28 décembre 2015

La fractale des raviolis de Pierre Raufast

240 pages
27 août 2015
Editions Folio


Il était une fois une épouse bien décidée à empoisonner son mari volage avec des raviolis. Mais, alors que s’approche l’instant fatal, un souvenir interrompt le cours de l’action. Une nouvelle intrigue commence aussitôt et il en sera ainsi tout au long de ces récits gigognes.


Tout ébaubi de voir tant de pays, on découvre les aventures extraordinaires d’un jeune garçon solitaire qui, parce qu’il voyait les infrarouges, fut recruté par le gouvernement ; les inventions stratégiques d’un gardien de moutons capable de gagner la guerre d’Irak ; les canailleries d’un détrousseur pendant l’épidémie de la peste à Marseille en 1720 ou encore la méthode mise au point par un adolescent sociopathe pour exterminer le fléau des rats-taupes.

Véritable pochette surprise, ce premier roman ajoute à la géométrie rigoureusement scientifique, la collision jubilatoire du probable et de l’improbable.



La fractale des raviolis est une lecture atypique, une histoire en plusieurs temps. Tout d'abord, le décor se pose, puis les faits se dévoilent chapitre par chapitre, en un fil conducteur, pour se caler là où le couple nous avait laissé au tout début. Et nous offrir le dénouement que l'on attendait.

Pour moi, c'est un pari osé et un pari gagné. Il fallait se lancer dans un tel exercice sans craindre de ne pas retomber correctement sur ses pieds. J'ai aimé l'ensemble de l'histoire ainsi que toutes les petites tout le long.

Une femme veut empoisonner son mari pour l'avoir trompée. Mais un fait vient tout faire rater. Et lui rappeler son père, qui nous amènera au don de Sheridan, pour apporter un sens nouveau à l'histoire.

Cette histoire sur Paul Sheridan est absolument folle, j'ai beaucoup aimé, et je n'ai pas lâché l'histoire grâce à l'évolution de l'affaire. Certes, on peut se dire que l'ensemble est parfois un peu tiré par les cheveux, mais on pardonnera rapidement ce sentiment car la satisfaction reprend vite le dessus.

Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir ce roman comme un moment de légèreté !

Merci aux Editions Folio de m'avoir fait découvrir ce livre.


lundi 14 décembre 2015

Petit éloge de la lecture de Pef

144 pages
3 septembre 2015
Editions Folio


Peut-on voyager à dos de baleine?

Quel est le meilleur remède contre l’insomnie : la lecture parcours ou la lecture par cœur? Est-il possible qu’un rossignol de trois mètres de long offre un peu de lecture à notre oreille? Que retenir de notre passage dans une «biblioville»? Et que vient faire L’Homme au casque d’or de Rembrandt dans ce Petit éloge de la lecture ?

De nos pieds jusqu’au ciel étoilé, tout est lecture… Pef nous entraîne dans un voyage sans autre destination que celle du plaisir de lire. 



Ayant lu juste avant Petit éloge du petit déjeuner avec un vrai plaisir, quoi de mieux que de réitérer avec un autre éloge sur un sujet que j'adore : la lecture ! Bien mal m'en a pris.

Pef, grand manipulateur de mots, a une approche très personnelle sur le sujet. Peut-être trop, car je n'ai pas réussi à m'infiltrer dans ses réflexions, dans ses anecdotes qui composent cet ouvrage. Il est très difficile de s'impliquer dans cet écrit, et pourtant j'ai essayé de lire certaines pages plusieurs fois. Mon sentiment est resté le même. Quelques passages pourront plaire, mais je trouve l'ensemble sans grand intérêt. On essaie de s'accrocher à quelque chose tout le long, mais sans réel succès.

Alors, certains me diront que je suis mauvaise langue, mais j'avoue que je m'attendais à plus de "mordant", quelque chose qui suscite mon intérêt de grande lectrice. Pourtant, habituellement, j'adore lire des anecdotes. Ici, je n'ai rien trouvé à quoi me raccrocher, je ne me suis pas identifiée à ce que Pef pouvait nous raconter, et j'ai fini par décrocher.  

Je suis vraiment passée à côté de cette lecture. C'est bien dommage car généralement j'aime ce que Pef écrit. Je pense avoir comparé avec le livre de Thierry Bourcy qui, lui, donnait envie de tourner les pages. La recherche était là, c'était une étude intéressante parsemée d'anecdotes.

Je remercie toutefois les Editions Folio de m'avoir fait découvrir cette lecture.


Petit éloge du petit déjeuner de Thierry Bourcy

128 pages
3 septembre 2015
Editions Folio


Prendre ensemble le petit déjeuner, c’est forcément partager bien plus qu’un repas : il y flotte des restes de rêves, des lambeaux de sommeil, la nostalgie des draps ou de la chaleur de la couette ; le corps encore engourdi enchaîne les gestes automatiques, le visage n’a pas eu le temps de reprendre le masque du travail, un soupçon de maladresse fait s’entrechoquer les tasses et les couverts, et le regard se perd sur le nuage de lait qui s’épanouit dans le mug de thé. On ne partage pas le petit déjeuner avec n’importe qui.


Ce livre est une petite douceur agréable et parfois drôle sur l'impact du petit déjeuner sur nous les humains, à travers les âges et les pays. Le mot "éloge" prend tout son sens ici.

L'auteur décortique toutes les manies, les essais, les réussites et les capotages du repas le plus important de la journée avec une pointe d'humour et d'ironie qui donne envie d'avancer dans notre lecture. Il nous livre une étude très élaborée sur le sujet, le compare souvent à des films que la plupart d'entre nous connaît.

Du début à la fin, j'ai eu l'eau à la bouche. Ce petit livre est très intéressant et je trouve qu'il donne l'envie de savourer le repas que beaucoup de français sautent chaque jour, de prendre son temps le matin et de tartiner son pain de confiture bien fruitée.


Même si cet éloge n'a rien d'innovant, Thierry Bourcy a très bien ciblé notre intéressement. J'ai passé un très bon moment de lecture. Je remercie d'ailleurs beaucoup les Editions Folio de m'avoir offert la possibilité de lire ce livre. 



dimanche 6 décembre 2015

Malicia Peps, Concours à Canal sorcière de Sibéal Pounder

253 pages
23 septembre 2015
Editions Milan


Quand Fran, la Fabuleuse Fée fait irruption dans sa vie, la petite Malicia Peps a du mal à y croire ! En quelques heures, elle apprend : qu'elle est une sorcière, qu'elle est convoquée de toute urgence pour rejoindre ses semblables au royaume de Goutteterre, qu'elle doit participer à un grand jeu retransmis sur canal sorcière. Pour pouvoir rester vivre dans ce monde merveilleux, Malicia n'a qu'une solution : elle doit gagner la guerre des sorcières. Mais l'affrontement s'annonce redoutable.


Déjà, rien qu'à regarder, ce livre donne envie de le dévorer ! La couverture est très belle et rigolote, elle donne envie à la maman de retomber en enfance et à l'enfant de se plonger de suite dedans. Je ne m'attendais pas à si bel objet.
Puis, l'histoire est toute mimi, drôle, inventive, les personnages sont attachants, et je trouve que le vocabulaire correspond tout à fait à l'âge ciblé. Malicia Peps arrive dans un monde qu'elle n'aurait jamais cru possible, elle se découvre sorcière, et pour couronner le tout : elle doit participer à un jeu particulier retransmis à la télé dans ce monde qu'elle pense irréel. Chaque sorcière est liée à une fée pour réussir à gagner. Et ce qui va intriguer Malicia par-dessus tout, c'est qu'elle a été désignée par quelqu'un sachant qu'elle était une sorcière pour participer à ce jeu ! Qui la connaît aussi bien ? Comment cette personne savait qu'elle était une sorcière alors qu'elle même ne le savait pas ? Voilà un petit bout d'intrigue qui donne envie d'aller plus loin dans l'histoire, en plus des petites descriptions aussi savoureuses les unes que les autres sur la vie au royaume de Goutteterre.
Pour finir, je ne saurais que conseiller ce beau petit roman fantastique à votre enfant, dès l'âge de 9 ans. Cela va le ravir et lui donner envie de lire la suite, voire d'autres romans de ce genre...

Je remercie fortement Babelio et les Editions Milan qui m'ont gâtée avec Malicia Peps, Concours à Canal Sorcière. Il va aller entre les mains de ma fille de 9 ans maintenant, et je sais déjà ce qu'elle va en penser !