mardi 13 décembre 2016

Journal d'une spasmophile de Sophie Michell

114 pages
31 décembre 2015
The Book Edition



Journal d'une jeune femme spasmophile qui tente de se débattre contre les préjugés qui entourent son "mal".

Ce journal est une façon de sensibiliser l'opinion publique et faire connaître la vraie spasmophilie, celle que les spasmophiles vivent au quotidien, pas celle que les médecins et le monde social croient connaître !


Je connaissais que peu ce mal (que l'on me faisait confondre avec la tétanie il y a une dizaine d'années alors que cela n'a rien à voir) et lorsque j'ai vu lors d'un salon du livre qu'une auteure avait écrit un journal à ce sujet, je me suis un peu plus penchée sur le problème, sur mes lacunes. Et après l'avoir lu, je ne saurai que le conseiller.

Je ne connaissais pas cette fausse dimension qui était donnée à cette maladie. La spasmophilie n'est pas une maladie psychosomatique comme beaucoup le pensent apparemment, mais un véritable mal qui est installé dans le corps et qu'il est encore difficile de soigner, mais surtout impossible de guérir de nos jours, car la cause de cette maladie n'est pas encore bien (re)connue des chercheurs.

Sophie Michell dresse dans son journal une vision complète sur la spasmophilie et comble les points de notre ignorance ou de nos a priori. Et je tiens à préciser qu'il y a aussi une vraie place pour une autre maladie erronée elle aussi encore aujourd'hui : la fibromyalgie.

Personnellement, j'ai toujours pensé que la spasmophilie était une vraie maladie, pas un résultat de troubles psychiques... J'aime beaucoup de ce fait que Sophie Michell rétablisse cette vérité. À travers 114 pages, elle dresse le portrait de ce syndrome et fait souvent le lien avec l'autre syndrome qu'est la fibromyalgie. Je ne saurai donc que conseiller fortement cette lecture à tous ceux qui critiquent les spasmophiles et les fibromyalgiques, mais aussi à ceux désireux de comprendre ce que notre entourage endure chaque jour. Je connais 3 personnes qui subissent cela au quotidien et il était temps pour moi de comprendre, au moins...

Bravo à Sophie Michell pour son courage dans cette entreprise, tant par cet écrit que par son combat personnel (qui se veut aussi universel).

En vente ici : The Book Edition

Sa page facebook : Journal d'une spasmophile


jeudi 1 décembre 2016

Meurtres pour rédemption de Karine Giebel

992 pages
8 mars 2012
Pocket


Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.

Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur des ténèbres.
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption.



Alors, autant j'ai eu des hauts et des bas avec Purgatoire des innocents qui m'avait tantôt dégoûtée tantôt fascinée, autant avec Meurtres pour rédemption je suis restée admirative du contenu du début à la fin. Même quand la deuxième partie montrait des moments de longueurs. Pour moi, ces moments étaient en train d'installer le final et il aurait peut-être été trop brutal d'être plus expéditif en retirant quelques morceaux. Cette attente de l'inévitable, la connaissance faite les uns avec les autres prennent tout leur sens au dénouement.

Meurtres pour rédemption, c'est une incursion dans l'univers carcéral des femmes. C'est vivre aux côtés de Marianne, vingt ans, meurtrière "malgré elle". Condamnée à perpétuité, elle tente de vivre et survivre au quotidien avec l'aide d'un maton, Daniel, qui lui apporte sa dose d'héroïne contre un moment "particulier" avec elle. A force de faire durer ces pratiques, l'addiction humaine dépassera le reste. Mais lorsque l'on propose à Marianne de l'aider à s'échapper, l'aider à se refaire une vie loin de ce cauchemar, tout se chamboule dans sa tête. Va-t-elle accepter ? Quelles en seraient les conséquences ? Qui sont ces gens et pourquoi elle et personne d'autre ?

Nous entrons dans la vie difficile et mouvementée de Marianne, que j'ai défendu et appréciée durant la première partie, détestée en totalité durant la deuxième partie, et pour qui j'ai eu beaucoup de compassion lors du dénouement. C'est un personnage fort, incroyablement déglingué, qui devient à moitié aliéné par la force des choses (et de l'héroïne). C'est une femme qui mérite une deuxième chance, mais à condition qu'elle mette un peu moins de bestialité dans ce qu'elle entreprend.
L'homme qu'elle aime, Daniel, est quelqu'un de très humain, comme Justine, une autre surveillante que j'ai beaucoup aimée ici.

Et puis, il y a Franck. Je ne dirai pas qui il est, ni où il apparaît. Mais c'est mon personnage coup de cœur dans ce livre. C'est lui que j'ai aimé découvrir du début à la fin. Lui qui rend ce livre humain, au-delà des autres personnages. En tout cas pour moi. C'est ce Franck qui m'a fait pensé que certaines longueurs devaient être nécessaires pour une vraie mise en place du plus important dans l'histoire.

Et le reste : les bagarres sanglantes, les meurtres pas souvent calculés, la complicité, les horreurs que l'on imagine (sans forcément bien le faire) dans ce monde de femmes (mauvaises pour une grande partie)...


Tout ça (et encore plus) fait que près de 1000 pages lues en 3 semaines, c'est comme vivre avec les personnages. Le lendemain, je voulais relire du "Marianne" et encore du "Marianne"... Mais non, je l'avais enfin fini, ce livre. Je ne sais pas ce que valent les autres romans de Karine Giebel (à part Purgatoire des innocents que je ne relirai jamais plus) mais il est sûr que je vais réitérer avec cette auteure.




mardi 1 novembre 2016

La lettre et le peigne de Nils Barrellon

296 pages
10 septembre 2016
Editions Jigal


Avril 1945. Anna Schmidt erre dans les rues dévastées de Berlin à la recherche d’un abri. Janvier 1953. Elle confie à son cousin Heinrich une mystérieuse lettre qu’elle lui demande de remettre à son fils Josef si un jour celui-ci se sentait en danger et venait la réclamer. Septembre 2012. La capitaine Hoffer enquête sur l’assassinat d’un gardien du musée d’Histoire de Berlin. Le mobile du crime semble être le vol d’un peigne tristement célèbre… Quelques mois plus tard, Jacob Schmidt est sauvagement agressé en sortant d’un club. En déposant plainte, il croise la capitaine Hoffer, très intriguée par son histoire. Depuis, Jacob se sent traqué. Et le souvenir de cette lettre dont Josef, son père, lui avait parlé lui revient en mémoire… De Francfort à Paris en passant par Berlin, il décide alors de tenter l’impossible pour la retrouver…


C'est une découverte totale de l'écrivain avec ce roman et je remercie Babelio et Jigal de m'avoir permis de sauter le pas !

J'ai souhaité découvrir ce livre car j'entends beaucoup parler de Nils Barrellon, et cette fois l'histoire m'attirait réellement car elle abordait la Second Guerre Mondiale. Mais les passages ne sont tout de même pas fréquent. Le récit se divise en plusieurs époques. Nous faisons la connaissance d'Anna en 1945, de son fils Josef, puis de son petit-fils Jacob en 2012. L'on penserait à un roman historique, mais l'intrigue policière prend petit à petit sa place.

J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Je ne comprenais pas vraiment comment je devais me positionner et je ne prenais pas tant plaisir que ça à avancer. Les cinquante premières pages ont été atteintes difficilement. Mais après ça, j'ai commencé à apprécier les personnages, les changements d'époques, et le lien avec chacune. Même si parfois le changement d'époque se faisait au cours d'un chapitre. Assez déroutant.

Nils Barrellon m'a bluffée avec toutes les recherches autour de l'Allemagne car même si tout ne tourne pas autour de l'époque Hitlérienne, le roman en est fortement imprégné. Je lui tire aussi mon chapeau car pour une des rares fois ces dernières années, j'ai apprécié l'histoire policière en parallèle de l'intrigue.

Après avoir fermé ce livre, je me sens complètement satisfaite. L'ensemble est convainquant, la fin totalement inattendue et loufoque (mais tellement possible), les personnages suffisamment attachants. Bref, pour passer un bon moment, je vous le conseille totalement.




dimanche 28 août 2016

Journal d'un vampire en pyjama de Mathias Malzieu

240 pages
27 janvier 2016
Albin Michel


Journal intime tenu durant l'année où Mathias Malzieu a lutté contre la maladie du sang qui a altéré sa moelle osseuse et la mort personnifiée, Dame Oclès. 


"Me faire sauver la vie est l'aventure la plus extraordinaire que j'aie jamais vécue."

Attention, mon coup de cœur 2016.

J'ai été littéralement envoûtée, transportée par les mots que je lisais. Et pourtant... Mathias Malzieu s'est battu comme un lion durant cette année.
Il ne sait depuis combien de temps il poussait ses forces à bout. Mais son corps fut fortement anémié et lorsqu'il se rend compte qu'il voit les pièces s'agrandir autour de lui, qu'il n'a plus la force de marcher et qu'il perd son sens de l'équilibre, il se raisonne et finit par consulter. Et de là s'installe la maladie. Et il faut la combattre, peu importe le planning professionnel qui s'impose à lui. Et pourtant, cela prend place au moment de la promotion de son film Jack et la mécanique du cœur, un long métrage qu'il voit comme un rêve se réaliser enfin. Il ne doit pas rater tout ce qu'il se passe autour, et veut concilier les traitements avec ses rencontres médiatiques sans que quiconque remarque son état de santé. Et c'est là que je suis en admiration. Je n'ai rien vu à l'époque. Et pourtant j'ai suivi la promotion du film, tellement j'attendais ce moment. J'avais emmené ma fille de 8 ans voir le film d'animation à sa sortie en salles.

Mathias Malzieu est connu et reconnu pour ses livres à l'écriture poétique et enivrante pour toute personne qui s'aventure entre ses lignes. Et dans Journal d'un vampire en pyjama, qu'il a écrit durant son année de maladie, de chambre stérile, de greffe, il a gardé cette façon bien à lui d'écrire la douleur, l'angoisse et l'inévitable en étant honnête, certes, mais surtout en mettant beaucoup de choses en scène de façon plus abordable pour le public. Il se nomme vampire car il a besoin de transfusion de sang encore et encore, il sent l'épée de Dame Oclès au-dessus de lui et voit même cette Dame se matérialiser de plus en plus souvent... C'est un essai réussi, magnifique à lire et relire, qui nous fait vibrer, frissonner, tellement la magie Malzieu opère. Même si je n'ai pas encore lu tous ses livres, je pense que cet écrit est vraiment le plus réussi, le plus honnête et le plus impressionnant de toute son oeuvre.



Et pour ceux qui auront autant apprécié que moi, l'album Vampire en pyjama sorti dans la foulée sera un petit plus pour prolonger l'univers du "grand" homme.



N.B. : Je l'ai rencontré quelques mois avant que sa maladie soit diagnostiquée, lors d'une dédicace pour Le plus petit baiser jamais recensé, et l'échange fut vraiment doux et agréable... Un régal !





vendredi 26 août 2016

Jours sans faim de Delphine de Vigan

124 pages
5 janvier 2009
J'ai lu


Laure, dix-neuf ans, est anorexique au dernier degré. Elle entre à l’hôpital au service de nutrition. Hospitalisée pendant trois mois, elle oscille entre angoisse et volonté de s’en sortir, pour finalement accepter de perdre le contrôle sur la seule chose de sa vie qu’elle maîtrise : son poids. Dans un style remarquable de sobriété, Delphine de Vigan dresse le portrait de ce combat pour la survie.


Jours sans faim est de ces livres à mettre dans toutes les mains. Je me souviens encore de "Piégée, mémoires d'une anorexique" de Marya Hornbacher, lu en 2003, et qui m'a marquée à jamais. L'anorexie est une maladie installée par le mental. Elle est basée sur un mal-être, une envie de disparaître de la surface de la terre, mais au lieu d'avoir recours au suicide, trop horrible et radical, se laisser mourir de faim peut devenir une idée pour se faire accepter tout d'abord par le monde extérieur et les idées préconçues par la mode, puis de vouloir attirer l'attention pour une chose ou une autre. Cela résulte souvent aussi d'un traumatisme familial. L'enfant ne trouvera que ce moyen pour se faire remarquer de sa famille, et s'effacer physiquement malgré l'envie de montrer sa détresse.


Delphine de Vigan a choisi dans ce roman de nous plonger uniquement dans la phase "traitement de la maladie" et d'en montrer les difficultés. L'hôpital est le centre du roman car tout ce qui s'y passe pour sauver la vie de Laure est écrit. Il y a quelques explications sur l'environnement humain de Laure, notre adolescente anorexique ici (en réalité l'auteure elle-même, bien que ce livre soit noté comme "roman" et non "témoignage"), qui l'a précipitée dans cette envie de disparaître. Les mots sont incisifs, très justes. Ce n'est pas forcément LE livre de référence car il ne parle pas de tout "avant-pendant-après" mais il explique profondément les sentiments que suscite la maladie. A lire, rien que pour s'informer.


Le plus petit baiser jamais recensé de Mathias Malzieu



157 pages
15 mars 2013
Flammarion


Un inventeur-dépressif rencontre une fille qui disparait quand on l'embrasse. Alors qu'ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise d'un coup. Aidé par un détective à la retraite et un perroquet hors du commun, l'inventeur se lance alors à la recherche de celle qui "fait pousser des roses dans le trou d'obus qui lui sert de cœur". Ces deux grands brûlés de l'amour sauront-ils affronter leurs peurs pour vivre leur histoire ?

Le plus petit baiser jamais recensé est un vrai faux polar romantique. Suite métaphorique de La mécanique du cœur, ce roman teinté de mélancolie regorge de gourmandise explosive. Comme si Amélie Poulain dansait le rock'n'roll et croisait le Petit Prince avec un verre de whisky.


Ce livre peut s'associer comme suite à La mécanique du cœur, même si cela n'est pas officiel. Mathias Malzieu sait, avec son style merveilleux et poétique, nous conter toutes sortes d'histoires avec douceur, tendresse, romantisme. Et il nous emmène ici dans une histoire folle d'une femme qui s'efface si on l'embrasse. Notre tendre héros va devoir la retrouver car il en est tombé amoureux et ne peut pas laisser aller sa vie sans savoir qui est cette demoiselle.

Nous assistons ici à une pseudo-enquête dans un univers atypique et envoûtant comme l'auteur sait si bien le faire. Quand j'ai rencontré Mathias Malzieu à la sortie de ce livre, après une longue et belle discussion, il m'a proposé un de ces chocolats qui étaient inspirés de ce roman. Encore une douce attention de la part d'un homme romantique... Et c'est tout à son honneur...




Pour conclure, j'insisterai sur le point que ce roman n'est pas son meilleur mais qu'il est tout de même propre à son univers. Quand on aime son écriture, on aime tous ses livres, mais pas forcément de la même intensité.

jeudi 4 août 2016

Après la fin de Barbara Abel

336 pages
14 novembre 2013
Fleuve Noir


Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… 


Même si j'ai eu quelques réserves sur le premier opus, il y a une nette différence entre le premier roman et la suite qu'est Après la fin. Hormis le fait que tous deux travaillent la psychologie des personnages, et ce d'une manière bien approfondie, le reste est inégal. Derrière la haine énonçait une intrigue à rebondissements, même si ces rebondissements sont généralement prévisibles, là où Après la fin résume une suite limite simpliste. Alors, oui Tiphaine est toujours aussi folle, oui son mari reste de connivence, mais Milo est totalement inexistant et insignifiant dans cette suite alors qu'il pourrait relancer quelque chose de palpitant. Cela contribue à ma déception. Barbara Abel amorce pourtant une histoire avec la fille de la nouvelle voisine, mais tout cela ne sert à rien dans le fond de l'histoire. Milo n'a aucune contenance, bien qu'on le fasse parler dans quelques chapitres. On saura juste qu'il ne souhaite pas aimer les gens parce qu'il se sent responsable des morts autour de lui, morts qu'il avait profondément aimés avant cela.

Nora, la nouvelle voisine, nous fait placer beaucoup d'espoirs en elle, on espère qu'elle va être de taille à plusieurs confrontations avec Tiphaine, mais le livre est trop court pour qu'il se passe grand-chose. Il y a beaucoup trop de réflexions comparé aux actions, cela crée comme un déséquilibre qui peut facilement lasser. Ici, l'appellation "thriller psychologique" prend tout son sens car tout est misé sur les pensées de chacun.

Je trouve tellement dommage que l'auteure ait (délibérément ?) écrit une suite qui ne donne pas de suspense, aucun fil à retordre au lecteur, tout étant linéaire et sans surprise, à notre grand désarroi. J'ai souvent eu les yeux qui se fermaient, luttant désespérément pour suivre ce qu'il se passait. Malgré mon avis mitigé pour Derrière la haine, les idées étaient bonnes, parfois maladroitement mises en scène, mais il y avait matière à réfléchir et à être surpris de la tournure que prenaient les choses.


Lecture en binôme avec Marie de Mes Mots Passants, découvrez son avis ici.

Un été 42 d'Herman Raucher

352 pages
2 juin 2016 (pour cette édition)
Folio


Oscy est le chef, il sourit tout le temps. Benjie est le plus jeune et il obéit à Oscy. Hermie, leur ami, 15 ans, est le spécialiste de l'inquiétude. Cet été 42 est son été. A eux trois, ils forment le Trio Terrible, qui partagent les cigarettes mouillées, les expéditions absurdes, les réflexions profondes, les vannes. Mais le Trio s'ennuie. Et Hermie est amoureux fou d'une femme qui a au moins 23 ans et ne sait même pas qu'il existe. "Si c'est l'amour de ta vie, va lui dire bonjour !" dit Oscy. Facile à dire.


Cette histoire prend place pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle ne sera que la toile de fond et cela nous permet de lire autre chose que des moments de guerre et de terreur.

Nous faisons la connaissance de 3 jeunes hommes, à l'aube de leur sexualité : Benjie, Oscy et Hermie. Le premier, le plus jeune, reste assez en retrait dans l'histoire ; le deuxième se prend pour le chef de la bande ; le troisième est le plus savoureux, le plus drôle et le plus posé de tous. Mais les hormones le travaille plus que ses camarades et cet été de l'année 42 va être propice à son épanouissement sexuel. Il va tomber amoureux fou d'une femme plus âgée que lui et espérera croiser son chemin, son regard, et plus encore, malgré que son mari est parti à la guerre.

Les émois de ces jeunes garçons sont racontés d'une façon très subtile généralement, surtout lorsque l'on parle d'Hermie. Oscy est un jeune homme un peu trop déluré et a un bagout un peu trop forcé. Ce dernier veut à tout prix dépuceler son ami et sa lourdeur dans ses décisions fera sortir Hermie plusieurs fois de ses gonds.

C'est tout cet ensemble qui est drôle. J'admire l'auteur d'avoir réussi à écrire une histoire si simple avec des mots si doux, si tendres, qui donnent l'impression d'être susurrés à notre oreille. J'ai un réel coup de cœur pour le caractère et la personnalité d'Hermie (notre auteur donc). Il est réaliste, sensé, posé, et ne veut faire de mal à personne. Il souhaite découvrir l'amour d'une belle façon et c'est tout à son honneur.

Non seulement Hermie est un coup de cœur (ce qui est extrêmement rare chez moi) mais c'est tout le livre qui en représente un. Je suis admirative du style d'écriture d'Herman Raucher. C'est tellement poétique, quand il le faut, et "rentre-dedans" quand le personnage ou la situation l'impose. J'ai savouré l'histoire, belle, drôle et finalement triste à la fois. Et elle est d'autant plus authentique qu'elle reflète l'adolescence de l'auteur, ayant voulu écrire sa jeunesse pour rendre hommage à son ami Oscy mort pendant la guerre de Corée.

Je me tenterai peut-être à regarder le film un jour. En tout cas je remercie vraiment les Editions Folio de m'avoir fait découvrir cet incontournable de la littérature classique et historique.








mercredi 3 août 2016

Je suis là de Clélie Avit

250 pages
27 mai 2015
JC Lattès


Elsa n'a plus froid, plus faim, plus peur depuis qu'un accident de montagne l'a plongée dans le coma.

Thibault a perdu toute confiance le jour où son frère a renversé deux jeunes filles en voiture.
Un jour, Thibault pénètre par erreur dans la chambre d'Elsa et s'installe pour une sieste. Elle ne risque pas de le dénoncer, dans son état. Mais le silence est pesant, même face à quelqu'un dans le coma. Alors, le voilà qui se met à parler, sans attendre de réponse.
Ce qu'il ignore, c'est que pour Elsa, tout est fini, jamais elle ne se réveillera. Mais tandis que médecins, amis et famille baissent les bras, Thibault, lui, construit une relation avec Elsa. Est-il à ce point désespéré lui-même ? Ou a-t-il décelé chez elle ce que plus personne ne voit ?



Je suis assez perplexe que ce roman ait été adopté par plus de dix éditeurs étrangers pour son adaptation avant même sa première publication en France (c'est l'annotation sur la 4e de couverture)... Parce que, outre le sujet qui est très Très discutable, il y a une chose qui m'a choquée tout le long de ma lecture...

Je ne sais plus à quel moment on apprend l'âge des personnages principaux, Elsa dans le coma et Thibault qui passait par là, mais le texte que je lisais là m'a fait penser à des livres pour jeunes adultes (pour en avoir lu un bon nombre) car l'écriture est très simple, trop simple pour des adultes de 30/40 ans. D'après les pensées et les dialogues de ces personnages, je donnais 18 ans à Elsa et 19 à Thibault, au maximum (même 17 et 18 au tout début). Or l'on apprend que l'héroïne va fêter ses 30 ans sur son lit d'hôpital et que son admirateur les a dépassés depuis quelques années ! Perplexe fut vraiment le sentiment, et j'ai été obligée à plusieurs reprises de me remémorer leurs âges tellement ce n'était pas crédible. C'est un énorme point noir pour moi.

Et s'ajoute à cela, mais ici c'est mon sentiment personnel, le fait qu'Elsa sache depuis combien de temps elle est dans le coma, quel jour on est, depuis combien de temps il y a ci puis ça, c'est assez étonnant... On ne peut effectivement rien prouver de ce qu'il se passe dans la tête des personnes dans cet état (même si la science fait tout de même bien son boulot) mais être dans le coma depuis 5 mois, parler de la débrancher car son cerveau ne répond plus et qu'elle ne réveillera qu'avec 2% de probabilité, et avoir une fille fraîche dans sa tête, comme si elle n'avait rien eu ou presque, je reste coi.

Ces deux choses ont dégradé mon plaisir. Je n'ai pas du tout été réceptive car tout était cousu de fil blanc, trop improbable, et j'avais l'impression de lire un livre pour enfant. C'est peut-être léger donc agréable à lire avec de possibles larmes pour certains à la fin (dénouement assez incroyable, dans le sens "peu probable") mais vous allez me dire que ça fait du bien de rêver... Même si cela ne peut pas se produire dans la réalité. Alors j'aurais peut-être dû me dire que c'était de l'irréel, de la science-fiction, de l'utopie... Et encore, je ne parle pas de cet homme-enfant (vu qu'on le croirait tout juste majeur) qui s'accroche à cette femme qui ne peut rien lui apporter au quotidien, et dont il tombe amoureux...

Ce que j'ai trouvé de positif dans ce roman ? Cela peut être une jolie histoire d'amour, si l'on fait abstraction de tout le reste. Mais franchement c'est trop évasif, rien n'est développé. Et pourtant d'habitude je revendique les livres courts. Là il aurait mérité d'être plus approfondi pour qu'on y croit un peu...

En bref, on s'ennuie beaucoup... Et toutes mes excuses à l'auteure pour mon avis, qui reste très personnel...


mardi 2 août 2016

Teaser Tuesday (16)


Teaser Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire mis en place par MizB de Should Be ReadingN'importe qui peut participer, il suffit de faire ce qui suit :
  • Prenez votre lecture actuelle 
  • Ouvrez une page au hasard 
  • Partagez deux phrases de cette page. 
  • Attention à ne pas inclure de spoilers, ne pas trop donner d’information sur l’avancée du livre, pour ne pas le dire aux futurs lecteurs. 
  • Indiquez le titre et le nom de l’auteur afin que l’on sache de quel livre les extraits sont tirés.


Aujourd'hui, je vous fais part de ma lecture pour mon partenariat avec Folio :


Page 142 :
"Oscy n'avait pas l'intention de laisser Benjie tout faire capoter ; les mâchoires serrées, il l'appela en grondant. Avec le ton doucereux d'une colère contenue, son cri déforma le prénom de Benjie en Banzaï, ce qui se fit retourner plusieurs personnes."


dimanche 31 juillet 2016

Une journée particulière d'Anne-Dauphine Julliand

256 pages
23 mai 2013
Les Arènes


Le 29 février est une date qui n'existe que tous les quatre ans. C'est aussi le jour de naissance de Thaïs - la petite princesse d'Anne-Dauphine Julliand -, atteinte d'une maladie génétique orpheline. Thaïs a vécu trois ans trois quarts. Elle a eu une courte vie, mais une belle vie. Le jour où le 29 février réapparaît sur le calendrier, Anne-Dauphine s'offre une parenthèse, sans travail ni obligations. Elle veut vivre pleinement cette journée particulière: Thaïs aurait eu huit ans ! Le passé se mêle au présent. Chaque geste, chaque parole prend une couleur unique, évoque un souvenir enfoui, suscite le rire ou les larmes. Anne-Dauphine Julliand aime à penser qu'il est possible de gravir des montagnes en talons hauts. Elle a le talent de croquer les émotions de tous les jours. Elle nous raconte sa vie de famille pas tout à fait comme les autres: l'homme de sa vie, Loïc, ses fils Gaspard et Arthur, mais aussi Azylis, son autre princesse, malade elle aussi. C'est une leçon de bonheur et une merveilleuse histoire d'amour, qui se lit d'un souffle, le coeur au bord des larmes.


Ce livre est en quelque sorte la suite de Deux petits pas sur le sable mouillé, mais il peut être lu seul ou avant le livre précité. Il apporte suffisamment de renseignements pour ne pas perdre le lecteur.

Anne-Dauphine parle de ce fameux 29 février, jour vécu une fois tous les quatre ans, jour de l'anniversaire de sa fille aînée Thaïs, décédée d'une maladie que sa petite sœur a, elle aussi, contractée à sa naissance. Ce livre est une ode à la vie, à l'amour qu'une mère conserve encore et toujours pour ses enfants, vivants ou non, en bonne santé ou malades.

Ce livre, comparé au premier que l'auteure a écrit, est plein de vie et entre très peu dans le vif du combat contre la maladie. C'est en quelque sorte un livre pour panser ses blessures, pour calfeutrer la peine et la douleur qu'aura évoqué le premier récit Deux petits pas sur le sable mouillé.

Je m'attendais néanmoins à entrer plus dans la vie actuelle de cette maman, qui a eu un autre fils depuis le décès de Thaïs (la famille se compose de 2 filles et 2 garçons) mais ici on y retrouve beaucoup de répétitions du premier livre et tout ou presque tourne autour de l'anniversaire de Thaïs. Je ne m'attendais pas à cela, et c'est ce qui m'a rendue triste et maussade. Après une telle histoire, j'avais besoin de me dire que toute cette petite famille avait bravé les défis de la vie et je voulais connaître un peu mieux leur vie actuelle.


En bref, ce livre n'est pas indispensable. Pour vraiment connaître le fond de l'histoire et peut-être vous reconnaître dans cette vie ô combien difficile, plongez-vous plutôt dans Deux petits pas sur le sable mouillé en vous munissant de mouchoirs.


mardi 26 juillet 2016

Teaser Tuesday (15)


Teaser Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire mis en place par MizB de Should Be ReadingN'importe qui peut participer, il suffit de faire ce qui suit :
  • Prenez votre lecture actuelle 
  • Ouvrez une page au hasard 
  • Partagez deux phrases de cette page. 
  • Attention à ne pas inclure de spoilers, ne pas trop donner d’information sur l’avancée du livre, pour ne pas le dire aux futurs lecteurs. 
  • Indiquez le titre et le nom de l’auteur afin que l’on sache de quel livre les extraits sont tirés.


Cette fois, je mets en avant la suite de Derrière la haine, Après la fin de Barbara Abel (que je lis en binôme avec Marie). Cette suite est aussi agréable à lire que le premier :


Page 120 :
"Il s'interrompit, manifestement à court d'arguments, et dévisagea Nora avec une douceur teintée de confusion. Elle le regardait, elle aussi, intriguée, attendant une suite qui ne vint pas."

lundi 25 juillet 2016

Folle de lui d'Helen Fielding

448 pages
1er octobre 2014
Albin Michel


Veuve, 51 ans, mère de deux enfants en bas âge, mais toujours en quête de l'homme idéal: Bridget is back !

Elle n'est plus obsédée par ses kilos, plutôt par les réseaux sociaux, le nombre d'amis qu'elle a sur Facebook (ce qui ne peut que mal se passer, vu son niveau en informatique) et ses enfants qui la font tourner en bourrique.
Le grand Mark Darcy avec qui elle a vécu le bonheur conjugal pendant dix ans est mort dans un accident, et après une longue période de deuil, Bridget se transforme en cougar dans les bras d'un trentenaire sexy (et quelque peu immature). Mais pour combien de temps? Car elle a bien entendu toujours le don de se mettre dans des situations impossibles. Les mésaventures de cette Bridget plus posée et plus mûre n ont rien perdu de leur piquant. Au contraire.

Un roman pétillant et audacieux qui plaira aux fans de la première heure, qui ont vieilli avec Bridget et se reconnaîtront dans cette quinqua toujours aussi drôle...



Je n'avais pas voulu lire le résumé de l'histoire. Le fait de savoir que c'était la suite de Bridget Jones me suffisait. Mais bon sang que je suis tombée de haut quand j'ai découvert ce qu'il était arrivé à mon héroïne chérie !!! Elle a 51 ans quand le récit de sa vie reprend. Elle a 2 enfants, mais l'horreur dans tout ça, c'est qu'elle a perdu son mari. Je pensais qu'ils avaient divorcé au tout début, mais on apprend par la suite que ce n'est pas du tout ça, et c'est encore pire, car le but du livre aurait pu être de le reconquérir... Mais non, Darcy est mort.... Et elle doit se remettre de cette horrible chose, ce qu'elle a du mal, malgré le temps qui passe. Et le but de ce livre sera, au final, la voir reprendre sa vie en main.

J'ai eu du mal à ingurgiter le début, j'étais tellement déçue qu'Helen Fielding ait fait mourir notre chéri des deux premiers tomes ! Mais peu à peu, le plaisir de redécouvrir Bridget et de la retrouver comme avant, avec son vécu néanmoins, est venu prendre part à mon plaisir de lire. L'écriture est restée la même et si l'on fait abstraction de la perte de l'homme tant aimé, ce livre est très agréable à  lire. Mais il reste tout de même le moins bon des 3.


Ne vous attendez tout de même pas à des situations dignes des premiers tomes. C'est peut-être ce qui fait la faiblesse de ce livre. Daniel est devenu quelqu'un de bien triste, et les moments drôles ont tout de même un goût amer, car on ne peut s'empêcher de penser à tout ce qu'il y a eu avant de frais, de drôle, de cocasse, et ces moments-là ont fait le succès des précédentes histoires. Ici, on en est loin.


La valise d'Hana de Karen Levine

135 pages
7 novembre 2002
Flammarion Jeunesse


C'est une valise on ne peut plus ordinaire.
Elle est marron. Elle est grande.
On pourrait y mettre beaucoup de choses.
Mais aujourd'hui, elle est vide.
Dessus il est écrit le nom d'une petite fille, Hana Brady ; une date de naissance, 16 mai 1931 ; et un mot, "orphelin".
Cette valise vient du camp d'Auschwitz.
Qui était Hana Brady ?

Que lui est-il arrivé ?



Ce petit livre est fait pour nos enfants, dès 9 ans selon moi. Il nous apprend d'une façon simple ce qu'il s'est passé pour la petite Hana, déportée lors de la Seconde Guerre Mondiale avec son frère, ses parents ayant été emmenés avant eux. Et en parallèle à cette histoire nous est raconté celle de Fumiko, directrice d'une association à Tokyo, souhaitant sensibiliser les enfants à l'époque de la Shoah. Elle ramène une valise représentative, celle d'Hanah, et décide de recoller les morceaux de son histoire.

C'est sobre, court, mais il y a tout ce qu'il faut pour faire passer une belle émotion aux parents et aux enfants. A lire et à faire lire.

mercredi 6 juillet 2016

Mary Reilly de Valerie Martin

250 pages
2 mai 2016 ( pour cette édition)
Libretto


Angleterre, fin du XIXe siècle. Rescapée d'une enfance terrible, durant laquelle elle fut martyrisée par son père, Mary Reilly est aujourd'hui servante dans une respectable demeure victorienne.

Le maître de maison est médecin, c'est le docteur Jekyll. Les qualités humaines de la jeune femme, ses attentions et son ouverture d'esprit la font remarquer. Touché par sa loyauté, Jekyll lui accorde peu à peu sa confiance. Le comportement parfois étrange du maître de maison n'échappe pas à Mary. L'arrivée d'un mystérieux assistant, Mr Hyde, ne fait que perturber la relation privilégiée entre Mary et son maître.
Avec Hyde, Mary se trouve tout à coup confrontée à la violence, à la fascination qu'il engendre malgré tout. Elle voit resurgir des peurs qu'elle pensait enfouies à tout jamais. Chaque jour un peu plus, elle approche le terrible secret du docteur Jekyll, prisonnière d'un sentiment plus fort que la raison, au péril de sa vie. 



Je remercie fortement Babelio et Libretto de m'avoir permis de lire ce roman. J'avais vu le film avec Julia Roberts et John Malkovitch à sa sortie et je tenais vraiment à lire ce livre.

C'est sans conteste que je lui mets la note maximal car l'ensemble est envoûtant. J'étais une grande fan de l'adaptation cinématographique, et j'ai ressenti les mêmes choses à la lecture des événements. Mary Reilly raconte son histoire très personnelle avec Dr Jekyll et Mr Hyde, le fameux et l'unique que l'on connaît de Robert Louis Stevenson. Découvrir cette version peut être surprenant, mais cela offre une touche d'humanité à cette "bête". Valerie Martin réussit à nous faire entrer dans l'esprit de la narratrice, c'est à la fois sensuel dans ses pensées et remarques vis à vis de son Maître et à la fois angoissant car elle ne comprend pas ce qu'elle ressent et quel est l'homme qui lui procure considération et frayeurs. Qui est cet assistant qui cherche à prendre la place de son Maître la nuit ? Pourquoi ce dernier se sent de moins en moins bien ?

J'ai adoré ce roman, j'ai été totalement envahie par l'esprit de Mary Reilly. C'est finement écrit, passionnant, et cela correspond totalement au style de livres que j'aime.


Boys don't cry de Malorie Blackman

320 pages
19 octobre 2011
Editions Milan


Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira les portes de l'université. De sa future vie. Celle dont il a toujours rêvé. Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n'est pas le facteur, c'est Mélanie. Son ex-copine, dont il n'a plus entendu parler depuis des mois. Avec un bébé. Le sien. Le leur. Etre père à 17 ans? Il y a de quoi pleurer. Mais les garçons ne pleurent jamais...


Quel beau livre ! Quelle belle histoire ! Nous est raconté ici un moment clé de la vie : celui où un bébé pointe le bout de son nez... mais Boys don't cry le transpose dans l'univers adolescent. Mélanie est tombée enceinte de Dante, mais elle n'a rien dit. Elle s'est éloignée de tout car elle n'avait que 16 ans et ne pouvait pas se montrer dans cet état. De quoi être déboussolée... Elle réussit à s'occuper de sa fille jusqu'au moment où elle craque et veut s'enfuir sans elle. Elle décide de la confier au papa, qui n'est pas encore mis au courant... Quel coup de massue pour Dante ! Mais il va réussir à mûrir comme il se doit et, aidé de son père et de son frère, voudra soulever des montagnes pour elle.

Ce roman est très bien écrit, l'homme-enfant est bluffant, et les thèmes abordés ici sont vitaux : l'abandon de soi pour les autres, la confiance, la fraternité, l'homophobie en font partie. J'ai trouvé les personnages principaux, le père Tyler, le frère Adam et Dante très attachants et on a envie que tout aille pour le mieux, de découvrir la vie de la petite Emma à travers leurs yeux. C'est doux, fin, éclatant, chaleureux... Ce livre a tout d'un succès. Il m'a conquise, bien que ce soit un livre pour jeunes adultes.

Je vous assure que vous ne vous ennuierez pas. Malorie a une très belle plume, et cela donne vraiment envie de découvrir ses autres romans.