mardi 13 décembre 2016

Journal d'une spasmophile de Sophie Michell

114 pages
31 décembre 2015
The Book Edition



Journal d'une jeune femme spasmophile qui tente de se débattre contre les préjugés qui entourent son "mal".

Ce journal est une façon de sensibiliser l'opinion publique et faire connaître la vraie spasmophilie, celle que les spasmophiles vivent au quotidien, pas celle que les médecins et le monde social croient connaître !


Je connaissais que peu ce mal (que l'on me faisait confondre avec la tétanie il y a une dizaine d'années alors que cela n'a rien à voir) et lorsque j'ai vu lors d'un salon du livre qu'une auteure avait écrit un journal à ce sujet, je me suis un peu plus penchée sur le problème, sur mes lacunes. Et après l'avoir lu, je ne saurai que le conseiller.

Je ne connaissais pas cette fausse dimension qui était donnée à cette maladie. La spasmophilie n'est pas une maladie psychosomatique comme beaucoup le pensent apparemment, mais un véritable mal qui est installé dans le corps et qu'il est encore difficile de soigner, mais surtout impossible de guérir de nos jours, car la cause de cette maladie n'est pas encore bien (re)connue des chercheurs.

Sophie Michell dresse dans son journal une vision complète sur la spasmophilie et comble les points de notre ignorance ou de nos a priori. Et je tiens à préciser qu'il y a aussi une vraie place pour une autre maladie erronée elle aussi encore aujourd'hui : la fibromyalgie.

Personnellement, j'ai toujours pensé que la spasmophilie était une vraie maladie, pas un résultat de troubles psychiques... J'aime beaucoup de ce fait que Sophie Michell rétablisse cette vérité. À travers 114 pages, elle dresse le portrait de ce syndrome et fait souvent le lien avec l'autre syndrome qu'est la fibromyalgie. Je ne saurai donc que conseiller fortement cette lecture à tous ceux qui critiquent les spasmophiles et les fibromyalgiques, mais aussi à ceux désireux de comprendre ce que notre entourage endure chaque jour. Je connais 3 personnes qui subissent cela au quotidien et il était temps pour moi de comprendre, au moins...

Bravo à Sophie Michell pour son courage dans cette entreprise, tant par cet écrit que par son combat personnel (qui se veut aussi universel).

En vente ici : The Book Edition

Sa page facebook : Journal d'une spasmophile


jeudi 1 décembre 2016

Meurtres pour rédemption de Karine Giebel

992 pages
8 mars 2012
Pocket


Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.

Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur des ténèbres.
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption.



Alors, autant j'ai eu des hauts et des bas avec Purgatoire des innocents qui m'avait tantôt dégoûtée tantôt fascinée, autant avec Meurtres pour rédemption je suis restée admirative du contenu du début à la fin. Même quand la deuxième partie montrait des moments de longueurs. Pour moi, ces moments étaient en train d'installer le final et il aurait peut-être été trop brutal d'être plus expéditif en retirant quelques morceaux. Cette attente de l'inévitable, la connaissance faite les uns avec les autres prennent tout leur sens au dénouement.

Meurtres pour rédemption, c'est une incursion dans l'univers carcéral des femmes. C'est vivre aux côtés de Marianne, vingt ans, meurtrière "malgré elle". Condamnée à perpétuité, elle tente de vivre et survivre au quotidien avec l'aide d'un maton, Daniel, qui lui apporte sa dose d'héroïne contre un moment "particulier" avec elle. A force de faire durer ces pratiques, l'addiction humaine dépassera le reste. Mais lorsque l'on propose à Marianne de l'aider à s'échapper, l'aider à se refaire une vie loin de ce cauchemar, tout se chamboule dans sa tête. Va-t-elle accepter ? Quelles en seraient les conséquences ? Qui sont ces gens et pourquoi elle et personne d'autre ?

Nous entrons dans la vie difficile et mouvementée de Marianne, que j'ai défendu et appréciée durant la première partie, détestée en totalité durant la deuxième partie, et pour qui j'ai eu beaucoup de compassion lors du dénouement. C'est un personnage fort, incroyablement déglingué, qui devient à moitié aliéné par la force des choses (et de l'héroïne). C'est une femme qui mérite une deuxième chance, mais à condition qu'elle mette un peu moins de bestialité dans ce qu'elle entreprend.
L'homme qu'elle aime, Daniel, est quelqu'un de très humain, comme Justine, une autre surveillante que j'ai beaucoup aimée ici.

Et puis, il y a Franck. Je ne dirai pas qui il est, ni où il apparaît. Mais c'est mon personnage coup de cœur dans ce livre. C'est lui que j'ai aimé découvrir du début à la fin. Lui qui rend ce livre humain, au-delà des autres personnages. En tout cas pour moi. C'est ce Franck qui m'a fait pensé que certaines longueurs devaient être nécessaires pour une vraie mise en place du plus important dans l'histoire.

Et le reste : les bagarres sanglantes, les meurtres pas souvent calculés, la complicité, les horreurs que l'on imagine (sans forcément bien le faire) dans ce monde de femmes (mauvaises pour une grande partie)...


Tout ça (et encore plus) fait que près de 1000 pages lues en 3 semaines, c'est comme vivre avec les personnages. Le lendemain, je voulais relire du "Marianne" et encore du "Marianne"... Mais non, je l'avais enfin fini, ce livre. Je ne sais pas ce que valent les autres romans de Karine Giebel (à part Purgatoire des innocents que je ne relirai jamais plus) mais il est sûr que je vais réitérer avec cette auteure.